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Aventures hivernales dans les Adirondacks

Aventures hivernales dans les Adirondacks

Tout au long de l’hiver, j’avais les yeux rivés sur le massif des Adirondacks. Avec un grand nombre de sommets plus hauts qu’au Québec, l’hiver s’exprime avec plus d’éclats lorsque les conditions sont réunies. Et malgré un début d’hiver capricieux, je ressors comblé de ces aventures enneigées chez nos voisins du Sud.

 

Coucher de soleil sur Jay Mountain
Première véritable sortie hivernale, un mi-janvier, il était temps. Enfin les conditions sont propices pour capter de belles ambiances : une récente bordée de neige, pas de vent et un ciel dégagé.
Jay Mountain ne fait pas partie de la liste des 46 plus hauts sommets des Adirondacks, ceux de plus de 4 000 pieds, mais cette montagne revient souvent dans les favoris de la région puisqu’il s’agit d’une crête ouverte de plusieurs sommets, offrant des vues magnifiques sur les 2/3 du tracé.

 

Et tout le long de cette randonnée, l’émerveillement était au rendez-vous. Dès les premiers pas alors qu’on évolue dans un boisé givré. Les arbres tout recouvert de neige éblouissent sous l’éclat du ciel bleu, et plus l’altitude augmente, plus le décor impressionne. Sur la crête, l’horizon est habillé de blanc, dès quelques sommets alentours mais aussi ceux plus lointains.
À mesure que l’on progresse plus loin, le soleil lui décline tranquillement. L’heure dorée s’installe, la neige se colore sous les effets des rayons rasants du soleil. Tout est sublimé, la moindre courbe de montagne, le moindre sapins recouvert de neige. Les couleurs du ciel se transforment, du bleu tout vire à l’orangé, puis en un clin d’œil au magenta.
Sur cette crête, l’humain semble minuscule lorsque l’on se distance les uns des autres, avec cette incroyable lumière  hivernale, on a l’impression d’évoluer dans une autre dimension.
Sans nuages, le crépuscule s’étire légèrement, avec une ceinture de Venus pour habiller l’horizon, on contemple ces paysages immobiles une dernière fois, avant d’allumer nos lampes frontales pour redescendre, émerveillés.  

  

Giant Mountain et ses fantômes
Malgré des conditions météo incertaines, on se lance dans l’ascension de la 12e plus haute montagne des Adirondack, Giant Mountain.
Durant la montée, qui cumule plus de 900 m de dénivelé sur près de 5 km, le soleil est au rendez-vous, plus timidement toutefois que les rafales de vent, qui soufflent avec puissance sur les parties exposés du sentier. À mesure que l’on progresse, le neige se fait plus visible dans la végétation, si bien qu’au sommet, le cap de roche semble intégralement figé dans l’hiver. Tout est recouvert de neige, le blanc domine. La férocité du vent n’y peut rien, les sapins momifiés restent stoïques.

 

C’est dans le ciel que le mouvement s’imprime. Les nuages se déplacent à vives allures, changeant du tout au tout la luminosité. À l’horizon, les autres High Peaks sont plongés dans une épaisse grisaille, on ne devine que les contours de ces montagnes qui se dressent au-delà de la vallée. Les épais nuages livrent par contre une bataille avec le soleil, qui réussit à offrir quelques éclaircies pour sublimer les perspectives sur Giant Mountain durant l’heure dorée. Des percés lumineuses autant sublimes qu’inespérés.
Comme quoi la météorologie n’est pas une science exacte, surtout lorsqu’il s’agit d’aller randonner en montagne.

  

Soleil de printemps sur Algonquin
Alors que l’hiver montre quelques signes de ralentissement depuis quelques semaines au quotidien, on décide de renouer avec un haut sommet des Adirondacks et ainsi retrouver l’hiver à 1 559m d’altitude.
Dès l’arrivée dans la zone alpine, après une ascension toujours plus soutenue, les ambiances hivernales se dévoilent avec la neige de plus en plus présente sur les arbres. Puis en amorçant le dénivelé final, alors que la ligne des arbres est derrière nous, on a presque l’impression d’être en haute-montagne. La courbe d’Algonquin semble immense. 

 

L’hiver semble bel et bien ici, sur la seconde plus haute montagne de la région! Le sol est complètement givré et tout est recouvert de neige. Pourtant ce jour-là, la température est au-dessus du point de congélation, le soleil brille entre quelques nuages de condensation. Plus surprenant encore, le vent est presque inexistant sur ce sommet pourtant complètement exposé.
Là haut, le panorama est grandiose. On distingue quelques unes des plus hautes montagnes à l’horizon, elles aussi couronnées de blanc.

 

Avec de telles conditions, la contemplation perdure sous ce ciel d’un bleu profond. La perspective  sur Colden et Marcy, si proche, ne cesse d’attirer mes objectifs. La kyrielle de sommets au loin m’invite à toujours plus explorer ce massif.
En plus de quelques courbatures, ce qui reste c’est d’ailleurs cette soif d’explorer. Il faudra être patient toutefois, et laisser passer la période de transition printanière…