Pour la longue fin de semaine en ce début de septembre, nous sommes partis dans la fabuleuse région de Charlevoix avec son arrière-pays montagneux inspirant et sa côte fluviale apaisante.
L’objectif principal de cette escapade était de piquer la tente au sommet du mont des Morios, et quelle aventure!
Avant de partir camper sur un site non-désigné en pleine nature, je vous encourage à vous informer sur les 7 principes du Sans Trace. Vous pouvez d’ailleurs consulter le guide que j’ai réalisé pour apprendre les bons gestes à appliquer en bivouac :
Camper sans impact sur les sommets du Québec
Après une rapide mais raide ascension, on contemple les perspectives sur les montagnes alentours tout en cherchant un endroit pour nous installer malgré les intenses rafales de vent.
L’endroit devient d’autant plus magnifique à mesure que le soleil rejoint l’horizon pour nous offrir un coucher de soleil aux douces tonalités venant alors sublimer la flore fragile de cet environnement alpin.
Avec l’obscurité, un ciel étoilé profond s’ouvre au dessus de nos têtes, avec cette impression d’être seuls au monde au milieu des constellations. Puis des lueurs vertes apparaissent sur l’écran de mon appareil photo pointé vers le nord : des aurores boréales! Je reste là éveillé au milieu des rafales de vent avec mon trépied pour contempler et capter la magie de ces lumières dansantes.
La nuit est courte : impossible de résister aux premières lueurs du jour, les yeux encore endormis et pourtant éblouis par le réveil lumineux du paysage. L’ombre du mont des Morios disparaît dans une lente progression pour laisser entrevoir l’arrière-pays de Charlevoix dans toute sa splendeur.
Il est temps de plier notre campement, tout en réalisant de la chance que l’on a d’avoir vécu tant d’enchantements sur ce sommet.
Pour le retour, on opte pour une longue marche de 25 kilomètres avec toute notre charge sur le dos pour faire la grande boucle au cœur des paysages contemplés depuis le sommet. Nous marchons tantôt sur des plateaux rocheux, tantôt au milieu de buissons remplis de bleuets – on observera d’ailleurs un ours noir au loin, lui aussi se nourrissant de ce petit fruit sauvage.
Le sentier est ainsi fait de montés et descentes, éreintant mais magnifique, surtout une fois atteint le sommet du mont du Gros Castor, avec une vue plongeante sur un lac idéalement placé au milieu des montagnes aux sommets aplanis.
La descente devient plus continue et soutenue, les derniers kilomètres se font au mental, les jambes lourdes et le dos douloureux.
Exténués et courbaturés, on cherche la quiétude du fleuve au magnifique village de Port-au-Persil d’abord, où l’on observera plusieurs bélugas depuis la rive, puis à Baie des Rochers où nous pensions dormir.
On plantera finalement la tente à Saint-Siméon, tout au bord du Saint-Laurent avec en toile de fond de belles teintes violacées pour accompagner notre sommeil lourd et réparateur.
Les nuages sont imposants au réveil, on profite du retard de la pluie annoncée pour revenir à Port-au-Persil, cette fois-ci une baleine viendra nous surprendre à quelques mètres à peine.
Puis les nuages nous poussent à La Malbaie pour un brunch réconfortant, et enfin sur la longue route du retour avec l’intime conviction d’avoir vécu là une aventure en nature des plus enrichissantes…