Après avoir principalement exploré le Québec durant les saisons froides des dernières années, il était temps de consacrer mes randonnées hivernales aux montagnes enneigées des États-Unis.
Si je me suis avant tout dirigé vers les Adirondacks cet hiver, le Vermont a également été l’hôte d’une magnifique sortie, sur le point culminant de l’état, Mount Mansfield. Une montagne qui de loin à l’air d’un visage d’homme de profil, et qui culmine à 1340 mètres d’altitude.
Il existe plusieurs options de sentier pour atteindre « The Chin », le menton, et ainsi se tenir sur le sommet de Mansfield. Le plus populaire et plus beau sentier est celui de Sunset Ridge qui offre rapidement de magnifiques vues sur la montagne que l’on s’apprête à gravir, et sur des paysages à l’Ouest.
Ce jour-là, le ciel est sans nuage, d’un bleu profond à faire fondre la mince couche de neige fraîchement tombée dans la nuit. La montagne toute recouverte de blanc scintille sous la force du soleil.
Puis tout concorde parfaitement puisqu’en arrivant à proximité de la crête sommitale, la lumière commence à se dorer.
Les montagnes alentours tout comme les différents faux-sommets de Mansfield s’illuminent sous les rayons rasants du soleil, jouant également avec des ombres de plus en plus longues. Le vent se renforce aussi, multipliant les rafales de plus en plus puissantes, soulevant la neige, et frigorifiant nos visages. Cette virulence des éléments contraste pourtant avec la douceur lumineuse du moment.
Les aplats des rayons viennent sublimer la moindre courbe de relief, le moindre conifère givré, ainsi que nos déambulations dans ce sublime décor hivernal.
La perspective vers le Sud, vers les autres proéminences du visage, attire inlassablement le regard, alors que le ciel se colore de plus en plus grâce à d’incroyables nuances, entre le rose et le magenta.
Le vent ne cesse de forcir. Alors que le soleil fuit l’horizon derrière la ligne des Adirondacks au loin, notre descente sur Sunset Ridge s’avère des plus redoutables. L’esprit était pris dans une lente contemplation quelques minutes auparavant, mais sur ce kilomètre de descente, le froid nous assaille avec vigueur, avant que l’on retrouve enfin la cime des arbres pour nous protéger.