Au début de l’automne, chaque opportunité est à saisir pour aller admirer les couleurs qui habillent les forêts québécoises, avant que les feuilles ne tombent, laissant ainsi filer la magie de la plus belle des saisons.
Avec un emploi du temps chargé, seules les fins de semaine m’étaient disponibles pour profiter de ces paysages colorés. Ce qui est bien trop peu à mon goût… Retour sur ces quelques escapades automnales, d’abord pour deux sorties dans Lanaudière, puis pour une fin de semaine dans le parc national de la Mauricie.
Au lendemain d’une belle journée d’escalade à la montagne du Tranchant, je décide de me lever très tôt pour randonner sur les hauteurs du mont Brassard au parc régional des Sept-Chutes. La clarté commence à peine à percer, mais déjà j’arrive sur un promontoire rocheux pour admirer la vallée où serpente la route 131 d’où je suis venu. Le soleil vient lentement illuminer ce paysage, le réveillant en quelque sorte avec ces pointes dorées. Les flancs sont timidement colorés pour cette mi-septembre, mais déjà on sent l’automne par endroits. Au loin, les rayons viennent embrasser l’horizon où flottent de discrets nuages. Une aube d’un calme ressourçant, laissant entrevoir toute la beauté du jour qui se lève.
Je poursuis finalement la boucle, sans croiser aucun autre randonneur, redécouvrant alors les autres points de vue du parc, sur le lac Rémi notamment. Finalement des premières bribes de conversation raisonnent, signe pour moi qu’il est temps de rentrer.
Début octobre, retour dans Lanaudière pour une randonnée au parc régional de la Forêt-Ouareau d’abord, sous un soleil éclatant. C’est l’apogée des couleurs dans la région. Pourtant sur la boucle du secteur des Contreforts, les boisés ne se colorent pas tant. Un peu de déception donc.
En fin de journée, on décide toutefois de randonner sur la boucle du Mont Ouareau pour admirer l’heure dorée sur les étendues colorées de ce secteur bien plus riche en érables. Et là, c’est absolument magnifique. Le paysage est déjà doré avec tous ces arbres jaunes, oranges ou rouges, mais avec le soleil rasant, tout semble s’embraser devant nous. Les valons autour de ces lacs scintillent jusqu’au crépuscule, jusqu’à ce que les couleurs ne trouvent plus de lumière.
La fin de semaine suivante par contre, pas de lever ni de coucher de soleil. Les nuages au dessus du parc national de la Mauricie en décident autrement et s’ouvrent seulement en journée.
On en profite donc pour faire un peu de canot sur le lac Wapizagonke à l’ouverture du centre de location, et ainsi admirer les patchs colorés sur les rives du lac avec le chant des plongeons huards comme bande sonore. On poursuit ensuite la route panoramique du parc qui serpente au milieu d’arbres aux diverses nuances d’automne. On multiplie les arrêts sur les bord de lacs, se laissant séduire par les paysages simples de ce coin du Québec. Surtout, la magie opère lors de nos marches dans les boisés colorés d’un jaune éblouissant que le soleil vient faire briller.
À l’autre bout, on finit par chausser les bottes de randonnée pour emprunter la boucle du secteur du Lac Solitaire, mais le ciel se couvre déjà.
Le lendemain, la grisaille habite pleinement le ciel. On randonne toute de même sur le sentier Mékinac avant les averses. La boucle mène à un magnifique point de vue surplombant la rivière Saint-Maurice. Même avec un ciel couvert, les couleurs apporte cette once de sublime propre aux randonnées automnales. Un moment dans l’année bien trop court…