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Découverte de l’Utah et ses 5 parcs nationaux

Fin avril, je découvrais pour la premières fois le Southwest. Une vaste région emblématique des paysages qui façonnent l’imaginaire lorsque l’on pense à l’Ouest américain. Pour ce court voyage de 9 jours, on s’est concentrés sur le Sud de l’Utah uniquement, puisque ce territoire désertique est l’hôte de 5 magnifiques parcs nationaux. On est donc partis en roadtrip, depuis Las Vegas, vers ces 5 étapes, et une 6ème hors des sentiers battus, pour s’émerveiller de ces paysages aux couleurs ocres fait de canyons, de hoodoos ou encore d’arches naturelles.

 


Zion National Park
Première destination du voyage: l’emblématique Zion National Park et son immense canyon verdoyant. Ce parc national est populaire, si bien que pour entrer à l’intérieur du canyon de la Virgin River, il faut emprunter une navette. Une logistique à prendre en compte. Malheureusement, en arrivant trop tard le premier jour, on doit se contenter du sentier qui longe la rivière à proximité du camping. Quelques ouvertures permettent de magnifiques compositions avec Watchman, sommet qui domine l’entrée du parc national. Les couleurs sont douces avec quelques beaux aplats de lumière des derniers rayons. Surtout, c’est calme et apaisant. 

 

Le lendemain matin, on part au début de l’aube vers le point de vue de Canyon Overlook pour un lever de soleil épique. De ce belvédère naturel, on surplombe le canyon principal de Zion, qui abrite aussi la spectaculaire Zion-Mount Carmel Highway. Des falaises immenses le ceinturent, dont les Towers of the Virgin. Ce sont d’abord les pointes de ces monolithes de grès qui s’illuminent dans un rose incandescent, puis les ombres se colorent dans un orange saturé qui fait ressortir les tons chauds du désert. Le vent est féroce sur ce point de vue, mais la contemplation du paysage n’en est pourtant pas perturbée. C’est sublime.

   

Pour profiter encore un peu de Zion National Park, on décide de faire la randonnée vers Observation Point, en peu en dehors du centre névralgique du parc. On emprunte une navette mis en place par East Zion Adventure et après 5,5 kilomètres sur le East Mesa Trail, on arrive sur une magnifique ouverture donnant sur le canyon. On aperçoit Angels Landing, populaire formation rocheuse et randonnée, mais c’est surtout l’immensité qui impressionne. Autant verticale, qu’horizontale. Quelques condors de Californie nous survolent et on se délecte du panorama.
Notre passage à Zion aura été trop court, mais magnifique et nous invite à planifier à nouveau un voyage pour découvrir d’autant plus ce canyon époustouflant.

 


Capitol Reef National Park
Notre seconde étape sera au Capitol Reef National Park, qui est surement le moins visité des 5 parcs de la région, mais n’en reste pas moins superbe. Notre arrivée en fin d’après-midi coïncide avec le début de l’heure dorée, on se rend au Goosenecks & Sunset Point pour y découvrir des perspectives saisissantes sur Chimney Rock, les Navajo Knobs, le canyon de la Sulphur Creek et au loin, les Henry Mountains. Avec le soleil de plus en plus proche de l’horizon, tout ce paysage fait de roche rouge s’embrase dans de magnifiques jeux d’ombre. Tout un accueil pour nos premiers pas dans ce parc national.

 

À nouveau, réveil nocturne pour profiter d’un lever de soleil, cette fois-ci à Cassidy Arch. Les nuages ont toutefois décidé de s’inviter, si bien que les premières lueurs restent prises. Le cadre en demeure surprenant et spectaculaire. Notre patience est récompensée puisque le soleil trouve finalement un chemin entre des nuages et vient submerger l’arche. Sur le retour, on croise les premiers randonneurs et on découvre les vues avec la lumière du jour, l’arche est bien visible depuis le sentier qui longe le Grand Wash.

 

Encore fatigués, on prend la décision sur un coup de tête de partir pour Cathedral Valley, une section d’arrière-pays du parc national que l’on voulait visiter le soir, mais des risques d’orage invitent à la prudence. En effet, la route qui mène vers cette section est sableuse par moment et traverse des lits de rivières en cas de crue-éclair. Mieux vaut ne pas rester pris. Et la route est en effet une aventure en soit sur près d’une heure.
En arrivant par contre, c’est irréel. Deux immenses monolithes de grès, Temple of the Sun et Temple of the Moon, se dressent comme sortis de nulle part, et donnent au lieu des airs de décor de film. On se balade autour de ces deux « temples », mais du coin de l’oeil, on voit les nuages sombres arriver de l’Est. On ne traîne donc pas malgré la beauté brute du lieu. Même si cela implique de refaire cette route, j’espère pouvoir y revenir dans de meilleurs conditions.

 

On passera l’après-midi dans le parc national, avec des nuages gris toujours au dessus de nos têtes. On découvre les populaires et courtes balades Hickman Bridge et Petroglyphs avant de poursuivre le roadtrip.


Hanksville et les paysages lunaires des Blue Hills
N’ayant toujours pas reçu une goutte de pluie, on décide d’aller explorer autour de la ville de Hanksville à proximité. Dans ce secteur, les paysages sont lunaires, composés de vastes et immenses badlands. Complètement hors des sentiers-battus, littéralement, il y a Long Dong Silver, une aiguille de roche noire nichée en plein coeur d’une vallée aux couleurs pâles. Ce paysage semble tout droit sorti d’une film de science-fiction, et tout est démesuré.
Comme pour le matin, le soleil perce et illumine ce cadre incroyable, réchauffant les tons ocres de la terre sableuse qui nous entoure. Quel moment, quel dépaysement incroyable!

 

Plus tard dans le voyage, on repasse par les Blue Hills, cette fois-ci pour se rendre sur les hauteurs d’un mesa, au bien nommé Moonscape Overlook. De ces hauteurs, le panorama est saisissant. C’est encore avec l’impression d’être sur une autre planète que l’on contemple l’immensité de ces terres inhospitalières. Au coucher de soleil, puis au lever le lendemain, les lumières viennent tout enrober avec de magnifiques teintes dorées, même les Henry Mountains participent à ce spectacle. Le genre de paysage qui laisse sans voix…

 


Arches National Park
Difficile de rester indifférent aux paysages d’Arches National Park, même sous la grisaille. On découvre ce parc en trois temps, le plus souvent en fin d’après-midi pour contourner le système d’entrée par réservation (obligatoire de 7h à 16h). Outre les arches naturelles qui font la renommée du parc national, les paysages sont époustouflants, avec notamment les La Sal Mountains et leurs sommets enneigés qui trônent au loin. À plusieurs reprises, elles étaient prises dans d’épais et sombres nuages, avant de se révéler, dans un contraste grandiose.
Il y a aussi toutes ces falaises de grés qui ponctuent le paysage, comme Park Avenue ou Devil’s Garden. À chaque virage un étonnement, et lorsque l’on commence à marcher, même juste un peu, l’étonnement devient émerveillement.

 

Des nombreuses arches du parc, Delicate Arch est l’icône. Au petit matin, on profite des douces premières lueurs pour fuir les foules et contempler cette formation rocheuse emblématique, qui captent à merveille ce lever de soleil avec les sommets au loin.
Double Arch est d’autant plus impressionnante par sa taille, on se sent ridicule en s’approchant. Tout proche, the Windows et Turret Arch se relèvent sous de gros nuages mais elles aussi me captivent par leurs formes spectaculaires.
Et il y a Sand Dune Arch, Landscape Arch, Double O Arch ou Pine Tree Arch, parmi celles qui me marquent. Comme une chasse au trésor, on collectionne les arches, toujours plus dépaysés.

 

Hors du parc national, une autre arche mérite le détour : Corona Arch, située sur des terres fédérales. Après un court sentier sablonneux, on la découvre dans un vaste amphithéâtre, avec ses 33 mètres de hauteur en forme de demi-cercle. Les couleurs du large canyon tout autour sont magnifiques, avec un orange profond, surtout lors d’éclaircie. Une belle découverte.
Autre coup de coeur, autour de Moab : les Fisher Towers. Un vertigineux coup de coeur même. The Titan est la plus haute tour naturelle indépendante des États-Unis, avec un proéminence de 213 mètres. Et le sentier nous mène tout juste à ses pieds et à ceux des autres tours voisines. On serpente ainsi entre elles les yeux rivés vers le ciel, et avec le dénivelé s’ouvrent des vues incroyables sur la vallée autour. Petit à petit les nuages disparaissent, ce qui rend les couleurs encore plus vibrantes. Un décor vraiment saisissant.

 


Canyonlands National Park
Canyonlands National Park est divisé en 3 secteurs, on en a découvert 2. The Needles d’abord, à l’occasion d’une belle randonnée de 18 km : Chesler Park. Cette partie du parc est composé d’innombrables aiguilles colorées formées par l’érosion, qui semblent tout droit sorti du sol.
Les points de vue se multiplient toute la journée que l’on passe à monter et descendre constamment entre les cactus et autres buissons du désert. Sur les points culminants, le panorama s’étire à l’infini avec ces aiguilles à perte de vue. 

 

Le secteur le plus populaire et le plus accessible est Island in the Sky. Ici, on évolue sur un vaste plateau d’altitude en surplombant d’immenses étendues accidentées faites de canyons et autres formations de grés. C’est tout simplement immense. On distingue facilement les différents paliers d’érosion. À flanc de falaise, c’est vertigineux aussi. On découvre ainsi plusieurs points de vue et courtes randonnées, dont Grand View Trail.
Le plus beau moment sera au coucher du soleil, au Green River Overlook. Devant nous, un canyon avec la rivière qui serpente en son coeur, autour, des falaises abruptes et une tour, Candlestick Tower. Le soleil inonde progressivement ce cadre sublime, tout devient doré, c’est renversant. 

 


Bryce Canyon National Park
Sur le retour, dernier parc national du voyage, le petit Bryce Canyon National Park. Petit en superficie, mais un environnement absolument unique et grandiose. Le parc national possède la plus grande concentration de hoodoos au monde. C’est en contemplant l’amphithéâtre depuis les hauteurs que cela prend tout son sens. De Bryce Point, Inspiration Point ou Sunset et Sunrise Point, le constat est le même, des cheminées des fées à perte de vue.
On profite d’un coucher de soleil en hauteur, avec des ombres de plus en plus marquées, mais c’est surtout au lever de soleil que la magie opère, lorsque le moindre hoodoo capte la lumière rasante et se met à scintiller. 

 

C’est autour de Thor Hammer, hoodoo emblématique du parc, que l’on capte les premiers rayons, et que l’on commence une randonnée matinale en combinant Queen’s Garden, Navajo Loop, et Peekaboo Loop. Une toute autre magie opère alors que l’on déambule entre les cheminées des fées, on évolue dans un monde à part, presque féérique justement. La descente dans l’amphithéâtre est d’ailleurs spectaculaire, et une fois de plus on se sent minuscules. Des hoodoos, il y en a de toutes formes, de toutes tailles. Bryce Canyon National Park est absolument unique. 

 

Difficile de savoir lequel des 5 parcs nationaux a été le plus impressionnant, chacun a son caractère, chacun marque les esprits autant visuellement que pour les sensations et émotions qu’ils procurent. Ce qui est certains, c’est que j’espère pouvoir explorer chacun d’eux encore et encore.